Destins chavirés

Publié le par Murielle Morier

Destins chavirés

Dans l’ombre de Mei de Lysiane Gardino

Dans l’ombre de Mei. Mei. Trois lettres pour beaucoup de mystère. Sur ce point, ça ne fait aucun doute. En effet, de Nantes jusqu’en Chine en passant par Rome et la poudreuse des massifs pyrénéens, ce récit très original fait littéralement voyager en terre inconnue sur les traces de cette énigmatique Mei. L’ombre de cette créature offrira ainsi un périlleux fil d’Ariane au personnage principal, Liang, paisible quarantenaire et père attentionné d’une adorable fillette, qui se démènera sous nos yeux dans un labyrinthe inextricable. Petit à petit, ce page-turner nous amène à comprendre que ces trois petites lettres forment le maillon d’une longue chaîne impliquant bien d’autres individus. On verra ainsi qu’il suffit parfois d’un rien pour que tout bascule.
Il est en effet dans la nature du grain de sable d’attendre le moment opportun pour gripper la machine. C’est ainsi que, dès l’instant où Liang va découvrir l’existence d’une sœur jumelle, celui-ci ne cessera de tomber de Charybde en Scylla. Il traîne de surcroît un passé familial aux contours assez flous, et, comme il est aussi dans la nature humaine de chercher à savoir d’où l’on vient pour mieux comprendre qui l’on est, notre protagoniste n’aura de cesse de vouloir faire toute la lumière sur ses origines.
Il se dit également que tout grand voyage commence par un premier pas. En se lançant à corps perdu dans cette quête de vérité, et, au vu de ce qui l’attend, Liang pourrait se dire que le jour où il a fait ce pas fatidique, peut-être aurait-il mieux valu pour lui se fouler la cheville. Mieux encore : se casser les deux jambes. 
Ainsi l’âme humaine, ce grand mystère où le meilleur côtoie le pire, l’emportera bientôt dans un tourbillon de révélations fracassantes. Un tourbillon ? Que dis-je ! Un cyclone ravageur. Jusqu’au final en apothéose.

Plaisir de lecture :

De découvertes stupéfiantes en interrogations de plus en plus nombreuses, le suspense monte crescendo pour nous convier à échafauder nos propres hypothèses sur le pourquoi du comment de toutes les péripéties par lesquelles va passer le héros. Et, je dois bien avouer que, pour démêler les fils de cette intrigue échevelée, en ce qui me concerne, là-haut, ça a cogité sévère ! Même si j’avais une hâte folle de connaître le fin mot de l’histoire, paradoxalement mon plaisir  – masochiste –  de lectrice me soufflait de différer l’instant crucial où j’aurais enfin mis la main sur cette fameuse clé du mystère. En effet, ce plaisir (masochiste) se déguste à petites lampées tant on est emporté par cette avalanche de rebondissements. 


 

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